Les Mots de l’Histoire avec les lettres R & S

“Ralliez-vous à mon panache blanc”

Cette célèbre apostrophe est à mettre au crédit du roi Henri IV alors qu’il s’adresse à ses officiers en 1590 avant l’engagement dans la bataille face au duc de Mayenne et à l’armée de la Ligue à Ivry-la-Bataille. Nous retrouvons la phrase complète dans l’Essai sur les mœurs de Voltaire: “Si vous perdez vos enseignes, ralliez-vous à mon panache blanc ; vous le trouverez toujours au chemin de l’honneur et de la gloire.” La phrase est également rappelée sous une autre version par Agrippa d’Aubigné : “Mes compagnons, Dieu est pour nous, voici ses ennemis et les nôtres. Voici votre Roi. A eux ! Si vos cornettes vous manquent, ralliez-vous à mon panache blanc, vous le trouverez au chemin de la victoire et de l’honneur !

“Rendez à César ce qui est à César”

Il s’agit d’une citation biblique amputée dont le sens originel a été détourné dans l’imaginaire collectif. Nous retrouvons en effet le texte intégral dans l’Evangile selon saint Matthieu. Un groupe de pharisiens et de partisans du roi Hérode cherche à mettre Jésus dans l’embarras en lui demandant: “Dis-nous donc ce qu’il t’en semble : est-il permis ou non, de payer le tribut à César?”. Jésus leur demande en retour de lui montrer une pièce de monnaie romaine sur laquelle figure l’effigie de l’empereur de Rome. Jésus répond alors : “Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu”, ce qui lui permet de corriger l’idée selon laquelle César est une quasi divinité pour les Romains.

“Sans liberté, pas de commerce”

La formule est devenue le slogan phare du libéralisme économique, illustrant parfaitement l’enseignement de La Richesse des Nations d’Adam Smith (1776). Toutefois, l’auteur de la maxime n’est pas connu. Nous savons aussi que Colbert a écrit dès 1671 : “La liberté est l’âme du commerce”.

“Si j’avance, suivez-moi ; si je recule, tuez-moi; si je meurs, vengez-moi”

Cette célèbre apostrophe est d’Henri de la Rochejaquelein, prononcée au début de la guerre de Vendée et adressée aux paysans qu’il entraînait au combat alors qu’il avait à peine vingt-et-un ans. La phrase intégrale du futur généralissime de l’armée catholique est la suivante : “Mes amis, si mon père était ici, vous auriez confiance en lui. Pour moi, je ne suis qu’un enfant; mais par mon courage je me montrerai digne de vous commander. Si j’avance, suivez-moi ; si je recule, tuez-moi; si je meurs, vengez-moi.”, à la suite de quoi la foule l’acclama.

“Si vis pacem, para bellum”

“Si tu veux la paix, prépare la guerre”. Le proverbe est très ancien, probablement datant de la fin du IVe siècle après J.-C. Nous trouvons en effet ses traces dans un document de l’écrivain latin Végèce et destiné à l’empereur Valentinien II: “Qui desirat pacem, praeparet bellum” (Que celui qui désire la paix, prépare la guerre).

“Soldats, du haut de ces pyramides quarante siècles vous contemplent”

La formule, attribuée à Napoléon, est sans doute imaginaire. Bonaparte l’aurait prononcée pour muscler le désir de conquête de ses troupes au moment de la bataille des Pyramides le 21 juillet 1798 mais il dit en réalité cette phrase à Sainte-Hélène au moment de se souvenir de ses gloires, en ces termes ou selon la version suivante : “Soldats, quarante siècles vous regardent”. Selon François Bluche, dans son Dictionnaire des mots historiques, rien n’interdit donc que Napoléon l’adopta a posteriori, séduit par ce mot imaginé dans une Histoire de Bonaparte, premier consul, livre paru en 1803.

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