Les Mots de l’Histoire avec les lettres G, H & I

“Gouverner, c’est prévoir”

Formule utilisée et employée encore largement dans le débat public et les joutes parlementaires. Ce mot a été prêté à Adolphe Thiers alors qu’il semblerait qu’il soit plutôt signé par le journaliste Emile de Girardin, qui détestait pourtant Thiers. Dans l’entourage de la formule, nous retrouvons plus récemment un mot du maréchal Foch, sous forme de boutade: “De gouverner c’est prévoir, on a fait : gouverner c’est attendre”. Bien plus tôt, nous avons Gaston duc de Lévis (1764-1830), inventeur de la devise “Noblesse oblige”, qui avait écrit : “Gouverner, c’est choisir.”

“Hors de l’Eglise, point de salut”

Il s’agit d’un célèbre axiome chrétien que nous trouvons dans les Lettres de saint Cyprien, illustre père de l’Eglise latine, au IIIe siècle.

“Il faudra se soumettre ou se démettre”

Voilà une phrase qu’il est bon de se souvenir dans la tempête politique actuelle qui agite le gouvernement et l’Assemblée nationale. En l’occurrence, cette mise en demeure a été prononcée par Gambetta à l’endroit de Mac-Mahon le 15 août 1877. Quelques semaines plus tôt, celui-ci avait appelé au pouvoir le duc de Broglie qui forma un cabinet minoritaire, censuré immédiatement par les 363 députés de la gauche. Mac-Mahon riposta avec la dissolution de la Chambre. Il fut défait une nouvelle fois mais refusa de se soumettre et de se démettre. La situation s’enlisa encore jusqu’en décembre. Le maréchal fût finalement contraint à se soumettre en appelant le Républicain Dufaure à la Présidence du Conseil. Il finira également par démissionner deux ans plus tard après l’échec de la restauration monarchique.

“Il ne faut jamais dire : jamais”

Il s’agit d’une réflexion de Napoléon III qui se trouve être une belle intuition. Nous sommes en 1867 et le premier ministre Eugène Rouher prononce alors devant les députés une affirmation un tantinet péremptoire. “Nous déclarons, au nom du gouvernement français, que l’Italie ne s’emparera pas de Rome; jamais, jamais, la France ne supportera pareille violence à son honneur et sa catholicité”. La France était venue en effet en Italie affronter les “chemises rouges” de Garibaldi qui s’attaquaient au pouvoir papal. Cette déclaration, bien qu’elle fût très applaudie à la Chambre, suscita ainsi cette remarque de l’Empereur: “Il ne faut jamais dire : jamais.” Il avait raison. En 1870, la France abandonna à son sort l’Etat pontifical.

“Ils ne passeront pas”

Longtemps, nous avons pensé que cette déclaration était à mettre au crédit du Maréchal Pétain pour illustrer la valeur des soldats français à Verdun durant la Grande Guerre face aux Allemands. La phrase exacte du Maréchal est en réalité : “On les aura!”. Nous n’en connaissons donc pas l’auteur français mais ce sont bien les Espagnols qui la font ressusciter durant la guerre civile. Le 18 juillet 1936, la Pasionaria lance à ses compatriotes : “Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux ! Ils ne passeront pas !”, imprimant dans la mémoire collective internationale ce fameux slogan “No pasaran” qui, entre temps, devient de la cri de ralliement des Républicains espagnols.

“Impossible n’est pas français”

Voilà un proverbe bien chauvin que nous considérons par habitude comme un mot de Napoléon. Plus précisément, l’Empereur avait écrit le 9 juillet 1813 au général Lemarois qui commandait alors la place de Magdebourg face aux Prussiens: “Ce n’est pas possible, m’écrivez-vous; cela n’est pas français.

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