Les Mots de l’Histoire : lettres D & E
Notre série des Mots historiques, d’après le Dictionnaire de François Bluche, se poursuit cette semaine avec les lettres D & E.
Bonne découverte !
“De l’audace, encore de l’audace et toujours de l’audace”
C’est une formule indissociable du nom de Danton qui la prononce le 2 septembre 1792 devant les députés de l’assemblée législative, alors qu’il est ministre de la Justice. A ce moment, la France est envahie par la Prusse. Le voilà qui déclare dans son intégralité : “La patrie va être sauvée. Tout s’émeut, tout s’ébranle, tout brûle de combattre... Une partie du peuple va se porter aux frontières; une autre va se creuser des retranchements, et la troisième, avec des piques, défendra l’intérieur de nos villes. Paris va seconder ces grands efforts... Le tocsin qu’on va sonner n’est point un signal d’alarme, c’est la charge sur les ennemis de la patrie. Pour les vaincre, messieurs, il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, et la France est sauvée!”
“De quoi s’agit-il?”
C’est la question qu’employait en permanence le maréchal Foch, notamment durant la Grande Guerre. Pour le grand public, elle était perçue presque comme un tic, une manie. Il n’acceptait pas les long discours et les formules creuses. Son “De quoi s’agit-il?” était une manière pour lui de demander à ses interlocuteurs de la clarté, surtout dans le domaine militaire qui ne pouvait souffrir d’aucun propos pompeux et de circonlocutions : “De quoi s’agit-il? Si l’on veut voir juste, il faut procéder à une analyse fine et pénétrante, car l’art militaire n’est pas un art d’agrément.”, disait-il.
“Enrichissez-vous”
C’est à Guizot que nous devons la célèbre formule, souvent d’ailleurs caricaturée parce qu’elle fût sortie de son contexte. Cet homme de droite répond le 1er mars 1843 à l’opposition à la Chambre par ces propos, exposant sa vision politique et demandant à ce que les droits sociaux et politiques acquis par la Révolution soient utilisés: “A présent, usez de ces droits ; fondez votre gouvernement, affermissez vos institutions, éclairez-vous, enrichissez-vous, améliorez la condition morale et matérielle de notre France : voilà les vraies innovations; voilà ce qui donnera satisfaction à cette ardeur de mouvement, à ce besoin de progrès qui caractérise cette nation.” La même année, il déclara un peu plus tard : “Enrichissez-vous par le travail, par l’épargne et la probité.”
“Eurêka !”
Ce mot, ou plutôt ce cri de triomphe, est prêté au mathématicien et physicien grec Archimède. Le roi Hiéron avait soumis au savant le problème suivant : pouvait-il prouver, tout en la laissant intacte, qu’une couronne donnée pour être en or contenait un alliage d’argent? Alors qu’il se met à réfléchir à la question, il se retrouve, en prenant un bain, soudainement surpris par la différence de poids que marque son corps immergé dans l’eau. C’est ainsi qu’il conçoit son fameux principe de poussée d’Archimède: tout corps plongé dans un fluide éprouve de ce fait une poussée verticale, dirigée de bas en haut, égale au poids du fluide qu’il déplace et appliquée au centre de gravité du fluide déplacé, ou centre de poussée. Enthousiasmé par sa découverte, il sort nu dans les rues de Syracuse et s’écrie: “Eurêka ! Eurêka !” (J’ai trouvé ! J’ai trouvé !).