Les Mots de l’Histoire avec les lettres M & N
“Messieurs les Français, tirez les premiers. - A vous l’honneur!”
C’est bien simple, nous comptons à peu près 23 versions différentes de ce dialogue. L’inverse existe aussi : “Messieurs les Anglais, tirez les premiers.” Quoi qu’il en soit, la mémoire collective l’a bien retenu. Le contexte, c’est la bataille de Fontenoy le 11 mai 1745, juste avant l’attaque frontale de deux infanteries d’élite. Voltaire présenta la version suivante: “Milord Charles Hay, capitaine aux gardes anglais, cria : “Messieurs des gardes françaises, tirez”. Le comte d’Auteroche, alors lieutenant des grenadiers et depuis capitaine, leur dit à voix haute: “Messieurs, nous ne tirons jamais les premiers, tirez vous-mêmes.”” Le feu anglais se déchaîna mais la bataille fut néanmoins gagnée par le maréchal de Saxe et Louis XV qui prit part à l’action. Le dialogue est devenu un symbole de ce qu’on appelle la guerre en dentelles.
“Ni Dieu, ni maître”
La formule provient d’Auguste Blanqui (1805 - 1881). Elle devint la devise d’un journal d’extrême-gauche fondé par son auteur lui-même en 1880. Blanqui était un socialiste révolutionnaire, partisan d’une prise de pouvoir par la force et de l’instauration d’une dictature sociale. Il a passé 36 ans de sa vie en prison.
“Nous dansons sur un volcan”
C’est un mot prophétique prononcé par le comte de Salvandy, conseiller d’Etat, deux mois avant la révolution de juillet 1830. Le dialogue avec Louis-Philippe, duc d’Orléans, est le suivant: “Ceci est une fête toute napolitaine ; nous dansons sur un volcan.”, dit le comte à l’occasion d’une réception où était reçu le roi de Naples. Le duc d’Orléans répond alors: “Que le volcan y soit, je le crois comme vous ; au moins la faute n’en est pas à moi ; je n’aurai pas à me reprocher de n’avoir pas essayé d’ouvrir les yeux au Roi ; mais que voulez-vous? Rien n’est écouté. Dieu sait où ils seront dans six mois!”